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Crédit d'image Un employé d'Hydro-Québec examine les panneaux solaires monofaciaux installés sur les 5,6 hectares de la centrale solaire Robert-A.-Boyd à Varennes, au Québec, le lundi 21 juillet 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi

Les émissions de l’électricité au Canada font volte-face

Comment le secteur de l’électricité du Canada a réduit ses émissions pour accomplir l’une des plus grandes réussites de l’inventaire national des émissions.

Le secteur de l’électricité représente la plus grande réussite en matière de réduction des émissions au Canada. En effet, l’électricité du pays est 57 % plus propre aujourd’hui qu’en 2008. Cet important changement repose sur deux grands facteurs : l’élimination quasi complète du charbon et l’augmentation des énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien. 

Ensemble, l’élimination du charbon par l’Ontario en 2014 et l’élimination progressive du charbon en Alberta ainsi que la montée en flèche du renouvelable ont contribué à plus de 60 % de la réduction de 60 mégatonnes d’équivalent dioxyde de carbone (Mt éq. CO) des émissions du secteur de l’électricité de 2008 à 2024.

L’éolien, le solaire et la biomasse alimentent environ 10 % du réseau national.

Dans le graphique ci-dessous, l’intensité des émissions du secteur de l’électricité est réduite de moitié et une forte augmentation des énergies renouvelables. La volte-face est impressionnante.

Figure 1 : le Canada fait la volte-face vers l’électricité propre

Des facteurs autres que le charbon contribuent aux progrès

D’autres facteurs, comme la conversion du charbon au gaz, la production constante du nucléaire et les variations de la demande dues à la pandémie de COVID-19, ont joué un rôle dans la transition nationale et ont contribué à l’importante hausse du renouvelable.

Ces facteurs ont entraîné une réduction de l’intensité des émissions, soit d’environ 195 g éq. CO₂/kWh en 2008 à 86 g/kWh en 2024.

Les énergies renouvelables, comme l’éolien, le solaire et la biomasse, ont également augmenté de 24 % d’année en année depuis 2008.

Réductions des émissions de l’électricité dans les provinces avec l’aide des politiques fédérales

Ces volte-face majeurs des provinces expliquent la tendance nationale :

  • Ontario : L’élimination a commencé en 2005 et a été achevée en 2014, ce qui a permis une réduction des émissions de 75 % par rapport à 2008.
  • Alberta : L’élimination des centrales au charbon a débuté en 2016 et les énergies renouvelables ont fortement augmenté après 2021, ce qui a permis une réduction des émissions de 61 % en 2024 par rapport à 2008. En 2024, l’Alberta a fermé sa dernière centrale au charbon
  • Nouvelle-Écosse : Le charbon continue de perdre en importance et l’intensité des émissions a diminué de moitié depuis 2008.
  • Saskatchewan et Nouveau-Brunswick : L’élimination du charbon est plus lente, mais l’éolien et le gaz réduisent l’intensité des réseaux de ces provinces. 
  • Géants de l’hydroélectricité (Colombie-Britannique, Québec, Manitoba, Terre-Neuve-et-Labrador) : Ces réseaux provinciaux ont déjà des émissions presque nulles grâce aux importantes réserves hydroélectriques qui peuvent garantir un approvisionnement propre du réseau malgré l’augmentation de la demande.

La remarquable réussite du secteur de l’électricité est un excellent exemple de l’harmonisation des politiques fédérales, provinciales et territoriales combinée à des avancées technologiques rapides ayant permis d’accélérer la réduction des émissions. 

Même face à une demande croissante de nouvelles sources d’électricité, le maintien du Règlement sur l’électricité propre et la finalisation des crédits d’impôt à l’investissement pour les technologies propres peuvent contribuer à garder cet élan.

Dans un contexte de stagnation des progrès en matière d’émissions et d’une possibilité de l’augmentation des émissions dans le secteur de l’électricité, tous les ordres de gouvernement doivent reconnaître que le Canada se trouve à un tournant majeur. Est-ce que la réduction des émissions dans le secteur de l’électricité sera éclipsée par l’augmentation des autres secteurs, ou est-ce que cette réussite pourra inciter à l’action vers la carboneutralité?


Dave Sawyer est économiste principal et chef de 440 mégatonnes à l’Institut climatique du Canada.

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