Un coup d’œil sur les tendances d’émissions historiques nous permet de voir quels secteurs se sont illustrés sur le plan de la réduction des émissions au Canada jusqu’à présent – et ceux qui ont encore beaucoup de chemin à faire.
L’analyse des tendances historiques des émissions nous aide à comprendre où sont les progrès et où s’impose une correction de trajectoire pour atteindre l’objectif national de réduction des émissions de 440 mégatonnes (Mt) d’ici 2030.
En 2020, les émissions de carbone annuelles du Canada étaient 68,8 Mt inférieures à celles de 2005, grâce à divers changements sur les plans des politiques, des marchés et des technologies.
Globalement, le secteur de l’électricité a dominé les efforts de réduction des émissions depuis 2005, en coupant 61,4 Mt d’émissions. Les politiques visant à éliminer progressivement le charbon et le déclin rapide des coûts du solaire et de l’éolien sont les grands facteurs de changement dans le secteur.
De grandes avancées ont aussi eu lieu dans les secteurs de l’industrie lourde comme la fusion, l’acier et le ciment, dont les émissions cumulées représentent 15,4 Mt de moins qu’en 2005. Bien que la décarbonisation de l’industrie lourde demeure un défi, certains secteurs industriels, notamment le ciment, ont amélioré considérablement leur efficacité énergétique depuis 2005.
Mais il reste fort à faire dans les secteurs qui ont connu une hausse d’émissions depuis 2005. Dans le secteur du bâtiment, les émissions ont augmenté de 4,1 Mt par rapport à 2005, mais il y a moyen de renverser la vapeur en adoptant des technologies sobres en carbone, comme la thermopompe. Le secteur gazier et pétrolier affiche une hausse de 7,5 Mt depuis 2005; notre analyse montre que sans règlement plus solide – c’est-à-dire sans le plafond proposé pour le gaz et le pétrole – elles continueront d’augmenter dans la décennie à venir.
Arthur Zhang est associé de recherche à l’Institut climatique du Canada et pour l’initiative 440 mégatonnes.