Skip to content

Le soleil brille (et le vent tourne) pour l’électricité canadienne

Alors que le secteur canadien de l’électricité s’éloigne à grands pas des combustibles fossiles pour se tourner vers une électricité moins chère et plus propre, l’éolien et le solaire doivent s’intensifier.

Depuis 2005, le secteur de l’électricité du Canada a amorcé un virage qui a généré d’importantes réductions d’émissions. Conscient de l’importance de l’électricité propre pour réduire les émissions dans toute l’économie – à l’instar de ses grands partenaires commerciaux comme les États-Unis – le gouvernement fédéral s’est engagé à atteindre la carboneutralité dans ce secteur d’ici 2035. Les données historiques sur la production d’électricité montrent que le Canada prend la bonne tangente, mais qu’il doit accélérer la production solaire et éolienne pour rester sur la voie d’atteindre ses cibles climatiques.

Figure 1: Le réseau canadien est de plus en plus propre, comme en témoigne la production d’électricité annuelle de 2005 à 2021 qui voit son utilisation de combustibles fossiles décliner et sa proportion de solaire et d’éolien augmenter.

Malgré la stabilité de la production d’électricité, à environ 600 000 GWh par année, les émissions ont diminué considérablement. L’électricité provient de plus en plus de sources propres, et la production annuelle issue de combustibles fossiles a décliné, passant de 154 004 GWh en 2005 à 122 734 GWh en 2021.

Cette baisse est due en partie à des initiatives politiques provinciales et fédérales visant précisément à éliminer graduellement la production au charbon d’ici 2030, qui l’ont réduit de près du tiers par rapport à 2005. Certaines provinces prévoient se débarrasser du charbon cette année, et d’autres l’ont déjà fait, comme l’Ontario, où l’on se passe de ce combustible depuis 2014. Dans la plupart des cas, on le remplace par le gaz naturel; la production au gaz naturel est d’ailleurs passée de 33 879 GWh en 2005 à 74 497 GWh en 2021. Toutefois, le cadre réglementaire sur l’électricité propre qui sera bientôt lancé exigera une élimination graduelle de la production au gaz sans dispositif d’atténuation pour respecter les cibles de carboneutralité de l’électricité pour 2035.

Pour atteindre ce but et poursuivre la transition globale vers la carboneutralité, le Canada devra abandonner le gaz naturel et rehausser sa production d’énergie propre, en particulier le solaire et l’éolien. Jusqu’à présent, le pays s’est fié en grande partie sur l’hydroélectricité et le nucléaire pour générer de l’électricité propre – comptant pour 75 % de la production totale d’électricité de manière constante depuis 2005. Le solaire et l’éolien jouent un rôle de plus en plus important au Canada, passant de moins de 1 % de l’électricité totale en 2005 à près de 5,9 % en 2021. La production d’électricité issue de ces sources d’énergie a aussi augmenté dans toutes les provinces et tous les territoires – même en Alberta et en Nouvelle-Écosse, deux provinces dont la production d’électricité reposait jusqu’à présent largement sur les combustibles fossiles. Pour poursuivre ses efforts dans le secteur de l’électricité, le Canada doit continuer sur cette lancée. Heureusement, la part du solaire et de l’éolien serait vouée à augmenter considérablement à mesure que leurs coûts diminuent et que la demande en électricité propre continue de grimper

Si toutes ces prévisions sont encourageantes pour la décarbonisation du secteur de l’électricité, il reste encore fort à faire pour atteindre la carboneutralité d’ici 2035. Bien orchestré, le règlement sur l’électricité propre permettra d’accélérer la transition vers des sources plus propres comme le solaire et l’éolien. Mais la demande en électricité propre gagnant en importance sur la trajectoire de la carboneutralité, les réseaux électriques doivent aussi se développer et devenir plus intelligents (ou plus flexibles). Restez à l’affût pour d’autres analyses explorant le sujet plus en détail.


Arthur Zhang est associé de recherche à l’Institut climatique du Canada et pour l’initiative 440 mégatonnes.